Présentation
À partir de l’année 2006 et jusqu’à l’année 2010, j’ai occupé la fonction de Président délégué de la Société des Arts du Forez à Saint-Étienne.
Cette association a été fondée en 1898 par un groupe d’anciens élèves de l’École d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne sous l’impulsion de son directeur, Jean Dablin. Officiellement, les statuts sont déposés en préfecture en 1902. D’emblée, elle rencontre un grand courant de sympathie au sein de la Municipalité, du Conseil général et d’organisations professionnelles qui puisent des cadres qualifiés parmi ses membres.
En 1903, elle organise sa première exposition à l’Hôtel de Ville de Saint-Étienne. Des artistes mondialement connus tels que Vlaminck, Puvis de Chavanne et Utrillo exposent lors de plusieurs salons. Depuis, sauf interruption pendant la guerre de 1914-1918, le Salon de Printemps (à thème) et le Salon d’Automne permettent aux artistes de se faire connaître. Certaines expositions sont organisées à l’extérieur de Saint-Étienne (Champdieu, Saint-Romain-le-Puy, Sorbiers, Saint-Victor-sur-Loire…).
Après la seconde guerre mondiale, parallèlement à ses activités traditionnelles, l’association est à l’origine de nombreux événements culturels et festifs à Saint-Étienne. L’organisation de conférences, de voyages, de dîners ainsi que l’annuel et très couru Bal des Beaux-Arts sont à noter. À une époque qui tente d’oublier le cauchemar de 39-45, alors que l’activité économique est dopée par la reconstruction et l’envie d’espérer, l’association vit au rythme de l’air du temps et déborde d’activités. On trouve dans ses rangs de prestigieux artistes régionaux tels que les sculpteurs Émile Tournayre, Claude Cardot (également graveur), les peintres André Macle, Lamberton, Alexis Bobichon, Victor Batigne, le dessinateur Castellan. Viendra ensuite la génération des peintres Henry Tournayre, Georges Tautel, Christophe Chazalon, Jean Cuoq, Jean Fontvieille, Patrick Chaumier ainsi que la mosaïste Josette Deru et l’Architecte-Décorateur André Lardon.
Vers la fin des années 1980, un manque de renouvellement des effectifs ainsi qu’un éloignement des problématiques artistiques de la ville entrainent un certain isolement. En effet, durant une vingtaine d’années, l’association ne saisit pas vraiment l’opportunité d’évoluer au diapason d’une dynamique traduite par l’ouverture du Musée d’Art Moderne (1987) et de la création de la Biennale Internationale du Design (1998).
À compter de 2005, une nouvelle génération manifeste le souhait d’inscrire à nouveau la Société des Arts du Forez parmi les forces vives du paysage artistique de la cité ligérienne. Je suis alors à la tête d’un groupe de jeunes artistes et nous prenons officiellement en mains l’association au début de l’année 2006. Celle-ci devient un lieu de création accessible pratiquement tous les jours. Des séances de dessins à partir de modèles vivants ont lieu chaque semaine. Des expositions et des soirées musicales sont organisées régulièrement. Certains de nos membres interviennent ponctuellement auprès d’un jeune public lors de projets d’initiation ou de réalisation. Ce renouveau fait de l’association un lieu incontournable à l’époque.
Malheureusement, l’association est contrainte de quitter la salle emblématique de la rue Léon Nautin en 2009. Elle intègre alors de nouveaux locaux dans le quartier de Tardy.
Le 18 février 2010, une nouvelle équipe prend le relai et pérennise l’existence de la Société des Arts du Forez. Elle demeure la plus ancienne association stéphanoise encore en activité.