Irrécupérables

Bachelard 

Courault 

Gost

Du 7 au 20 juin 2006

Le projet de cette exposition était dans l’esprit de Gost  (Gaspard Mercier) et de moi-même depuis fin 2005.

Au moment où nous nous apprêtions à finaliser le planning de la préparation, Quentin Courault manifesta le souhait d’y participer. C’est positivement que nous lui avons répondu. Tous les trois, nous nous connaissions depuis notre première année au Beaux Arts. Nous appartenions à la même promotion (2003-2004).

Au fil du temps, Gostet moi étions devenu des adeptes de la récupération d’objets et de matériaux en tout genre. Lors de nombreuses ballades nocturnes, nous inspections les rues pour trouver notre bonheur sur les trottoirs, où des objets encombrants sont souvent entreposés. Nos domiciles respectifs et le local annexe à la salle d’exposition des Arts du Forez étaient devenus de véritables entrepôts (meubles, télévisions, écrans d’ordinateurs, palettes, planches de bois, objets divers et insolites, etc.) Toute cette « matière première », en tout cas une partie, devait être utilisée pour l’exposition.

Dans un premier temps, Irrécupérables se voulait être un terme paradoxal afin de valoriser l’alternative du recyclage et de la réappropriation des matériaux délaissés par la société de consommation.

À travers notre démarche, nous ne voulions pas indiquer une marche à suivre ni prétendre à l’écriture d’un manuel d’éthique.

Par delà l’opposition à un monde qui gaspille et jette excessivement, nous reformulions le principe de détournement fonctionnel des objets initiés par les avant gardes.

Dans un second temps, nous souhaitions manifester l’idée que le destin de l’Homme de notre époque n’a pas à se confondre fatalement avec l’aliénation et l’asservissement des masses engendrés par la société marchande. Nous voulions réaffirmer la proposition qui consiste à fabriquer des espaces de liberté et d’autonomie. À notre manière, nous exprimions ce souci par le besoin de bénéficier d’un lieu où il est possible de se donner le temps de rêver et de construire. Nous étions animés par la volonté de faire dialoguer des langages différents dans une optique de marche commune.

S’adresser au monde, attaquer symboliquement l’ordre dégradant du spectacle, valoriser l’enthousiasme et l’imagination, voilà quels étaient les grandes lignes de notre propos.

En définitive, Irrécupérables permettait à l’association de s’ouvrir davantage et de revendiquer pleinement sa volonté d’agir dans le paysage artistique de la ville.