GILBERT 1 et IEMZA

Produits 100 %  fibres organiques

Du 28 septembre au 7 octobre 2007

En juin 2007, les organisateurs du festival hip hop local (Les Potos Carrés) nous sollicitèrent afin de nous joindre à la troisième édition qui devait se dérouler en septembre. Sachant que le hip hop recouvre quatre disciplines (rap, DJing, danse et graffiti), nous étions censés organiser l’exposition officielle du festival. Dans la mesure où la jeune génération de l’association était fortement marquée par le hip hop, nous répondions à l’appel sans tergiverser.

D’emblée, je fis savoir à mes camarades que je souhaitais une exposition évitant les lieux communs d’un graffiti dit hip hop. Dans cette optique, j’envisageais quelque chose détaché des codes du genre. Autrement dit, il était question de s’écarter d’une certaine orthodoxie, trop présente à l’époque selon moi. Au bout du compte, il s’agissait de mettre en avant un esprit de fusion, principe intrinsèquement lié à la dynamique originelle du hip hop. 

Après quelques jours de réflexion et de recherche, il me vint l’idée de réunir deux artistes qui ne se connaissaient pas. À première vue, il me semblait possible qu’ils confrontent leur univers respectifs. Après concertation avec mon équipe, je me mis en relations avec Gilbert1 et Iemza. Le premier était basé à Nancy, tandis que le second vivait à Reims. Pratiquant leur art dans la rue, dans des lieux désaffectés ou bien en atelier, ils possédaient déjà un riche bagage.

Gilbert1 évoluait à mi-chemin entre l’abstraction lyrique et le tag. Iemza poursuivait différentes recherches sur la ligne, la matière et les effets de profondeur. Tous deux accordaient une grande importance aux qualités des supports employés. Il ne me fut pas difficile de les convaincre et ils se mirent en rapport afin de préparer leur travail. Pendant la semaine précédant le vernissage, ils prirent possession de la salle dans laquelle ils travaillèrent jours et nuit. La rapidité avec laquelle ils purent s’entendre nous surprit. Chaque jour, nous leurs rendions visite et constations l’avancée du travail. Le sol était entièrement recouvert de cartons et de quelques objets. Sur les murs, des collages, des ajouts de matières et des interventions picturales étaient méthodiquement élaborés.
L’œuvre une fois achevée, le spectateur pouvait parcourir un lieu fait de multiples points de rencontres entre la peinture, la matière, les objets et le vide des surfaces vierges. Le déroulement abstrait du geste et de la matière, compris dans l’espace, formaient un cadre insolite propre à la divagation.