Cohue

Rafraichissant !

Rafraichissements à l’intérieur d’une piaule surchargée de songes. Ca sent la bière en fond de canettes et le capuchon bouché. Je ne planterai pas davantage le décor convenu d’un appartement de rapin à l’enthousiasme bien plus débordant qu’un désordre restitué.

Grang !!!! Un mot d’ordre ou plutôt une exhorte propre à stimuler le contre pied pictural… L’initiative criante et le métier en devenir, des gueules souriantes envahissent la nuit pour nous rappeler que les écrans tactiles n’auront jamais le dernier mot face aux surfaces usées, ces murs lisses ou décrépits qui appellent la verve de quelques mains frénétiques. Le « dernier mot », la dernière lettre, l’ultime trait, jusqu’au bout de l’ivresse. Frénésie du mouvement, dynamisme de l’enchainement et impact d’un ensemble. Au pied de la lettre se mesure la conscience d’une passion. Celle qui renvoie l’écriture au dessin tremblant d’un amour assumé : peindre ! Grang, de l’adjectif « grand » agrémenté d’un « g » pour singer un accent méridional prononcé ; au-delà d’une caricature complice, une vision !

Regard détaché de toutes contingences… Relions à ce dernier mot tous les rapports imaginables que le plan de l’esthétique puisse offrir…  et passons.

Grang, c’était et cela reste la folie rieuse de quelques camarades acquis à la fièvre de façades violées. Un viol présumé pour qui a oublié l’essence du geste de peindre. L’ombre, le reflet, la projection d’un corps ou simplement le renvoi d’une idée sur une paroi … vierge ou usée.

Qui voudra, un jour, admettre, que le graffiti moderne (car il existe un graffiti ancien) propose à la modernité, ce qu’une orientation historique aurait tendance à qualifier – nous le présumons – de tournant ? La question nous déroute et reste quelque peu sans réponse totalement affirmée… Grang n’est aucune qualification ou bien signifie le geste d’imposer  – proposer sans discussion – le geste vital d’un art qui peine à retrouver son souffle. Quand la stérilité ou l’insubordination factice faussement qualifiée sont de mise, la violence d’un instinct n’aurait il pas la teneur d’une dynamique salvatrice ?

Vendre son corps de manière obscure ou en décliner les moindres reliefs spontanément, Grang a défini ses formes et fait son choix.

La liberté pouvant être un acquis de la prudence, le lyrisme prononcé d’une jeunesse débordante et fantasque, consciente d’elle-même, pourra aspirer à ce qu’elle réclame sans pleurnicher : VIVRE !

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