J’habite à Saint-Denis depuis 2010. Je connais assez bien la ville même si je ne m’y suis jamais investi professionnellement ou d’une autre manière. Malgré sa dureté, j’y suis attaché tout en sachant que je ne suis que de passage.
J’ai toujours pris des photos autour de chez moi, que ce soit lorsque je vivais non loin de la station de métro Porte de Paris, ou bien aujourd’hui, près de la gare.
Ici, les quelques images que j’offre au regard s’inscrivent dans une démarche impulsive pour certaines, tandis que pour les autres, il s’agit d’un geste prémédité. Tout ceci forme un travail inachevé, manquant de précision et n’ayant pas encore atteint sa maturité.
Qu’est-ce que j’entends par “démarche impulsive” ?
Certains matins, je peux être frappé par la lumière au levé du jour et par l’ambiance des rues. Alors il faut que je sorte de chez moi, que j’arrive à capter quelque chose. En substance, il m’arrive d’aller photographier spontanément la vie du quartier. J’agis alors sur un coup de tête, parce que je le sens, comme on dit trivialement. Commerçant, habitants, passants en tout genre, vendeurs à la sauvette forment un monde fascinant où se juxtaposent normalité et marginalité de façon percutante. Mon objectif essaie alors de se fixer à mi-chemin entre ces deux pôles, ceci sans jugement ni complaisance.
Autrement, je ne me suis pas fixé de limites géographiques. Divers lieux suscitent mon intérêt. À titre d’exemple, les bords du canal et certaines zones industrielles attirent ma curiosité. La nuit, le silence et l’absence se substituent au monde grouillant et bruyant. C’est une sorte d’ailleurs qui se dessine.
Durant le confinement de 2020, je me suis réapproprié la ville et j’ai découvert certains endroits en effectuant de quotidiennes balades photographiques.
Ceci étant dit, j’aspire à dégager des thèmes précis relevant de la vie dionysienne. Il y a tant à faire !