Portraits et petites histoires

Je ne suis pas un portraitiste. Il est rare que je demande à quelqu’un de poser face à mon objectif. Je n’ai pas de studio.

Chaque portrait présenté dans cette série correspond à l’image d’un proche (hormis les autoportraits, cela va sans dire).

Dans ma façon d’opérer, rien n’est prévu à l’avance. Tout – ou presque – est conditionné par une situation, par la gueule de l’autre, par une relation privilégiée. Ces portraits dépendent d’impulsions. Ils sont ce que j’appelle des « petites histoires » car au moment ou je déclenche, ce n’est ni un modèle, ni un personnage qui est en face de moi. C’est un ami. À l’instant où je lui demande de poser, il est parcouru par quelque chose de lui-même que j’estime profond et durable intérieurement. Il laisse transparaître une vérité que j’ai déjà perçue au fil de notre amitié et dont je souhaite saisir les formes ou au moins, tenter d’en restituer quelques traits.

Dans cette série, il y a aussi quelques pitreries car j’aime cultiver la dérision avec mes amis et parfois, ils me le rendent bien.

Enfin, les autoportraits laissent place à une démarche où la relation s’efface au profit de l’expérimentation.