Paris est une ville de graffitis.
Depuis la seconde moitié des années 80, la capitale française n’a eu de cesse d’être recouverte d’inscriptions par des centaines d’anonymes ou de graffeurs renommés.
Parmi les images constituant ce volume, certaines montrent des graffitis ou d’autres types d’interventions qui, en raison de leurs tailles importantes et de leurs longues présences sur les murs, sont bien connus des parisiens. Par ailleurs, quelques photographies présentent des graffitis emblématiques de la scène parisienne.
Ceci-étant dit, même si les caractéristiques propres à une expression suscitent généralement mon attention en première instance, c’est en définitive à l’ensemble d’une surface que je m’intéresse.
À titre d’exemple, les tags que je photographie apparaissent dans la série pour leur qualité propre (signature) et leur variété (styles, tailles, outils utilisés). Mon œil est attiré par la nature du support utilisé (publicité, devanture, mur), l’état du support (usure, abandon), ainsi que la surface qu’il constitue ou à travers laquelle il s’inscrit. De plus, je prends en compte les effets de saturation et de juxtaposition entre les tags eux-mêmes, et vis-à-vis des divers objets auxquels ils se confrontent ou avec lesquels ils se confondent. Ce principe se poursuit systématiquement tout au long de la série, ceci en fonction d’une typologie liées aux diverses formes d’expressions.
En définitive, les circonstances des prises ainsi que la manière dont j’opère apportent des variations. Ceci permet à la série de ne pas s’enfermer dans une esthétique purement documentaire.